Situs Liyangan ou Situs Liangan :
Adresse 
  : Ds Liyangan, Area Sawah, Desa Purbosari, Kec. Ngadirejo, Kab. Temanggung, 
  Java Tengah. S72518211, E1100271537.
  
Le 
  site de Liyangan est un ancien village qui s'est développé au 
  IXe siècle sur les flans du volcan Sundoro (3 136 m).
Mais 
  il semble qu'une importante éruption de ce volcan a stoppé net 
  l'avenir prometteur de ce bourg.
  La date de l'éruption n'a pu être déterminé clairement, 
  mais on la situe entre le IXe s. et le XIe siècle. L'épaisseur 
  de la poussière volcanique qui paralysa alors le village a du pousser 
  la population a abandonner un lieu aussi problématique.
  Image vue d'avion

  Le site en 2014. 
  (Photo : Kompas)
Y 
  aller : Il est très facile d'accéder au site qui s'élève 
  à 1 147 m d'altitude, à condition de disposer d'un véhicule.
  Depuis Yogyakarta, il y en a pour environ deux heures. Il faut d'abord aller 
  à Magelang, puis poursuivre plein nord jusqu'à Temanggung, puis 
  Parakan. A Parakan, on prend à droite jusqu'au centre de Ngadirejo où 
  on tourner à gauche direction Purbosari.
  A l'arrivée sur Liyangan, prendre à gauche vers le centre du hameau 
  et passer sous le portique, puis continuer tout droit - panneaux indicatifs 
  " Situs Liyangan " - jusqu'à un petit parking coté droit.
  De là on continue à pied - environ 300 m - sur un chemin de terre 
  recouvert de poussière, que les nombreux véhicules et camions 
  prennent un malin plaisir à projeter sur vous
  En poursuivant sur la route de Purbosari, on peut rejoindre le plateau de Dieng 
  et ses temples. On peut donc, aussi, aller visiter Liyangan après Dieng.
  
Le site a été découvert en 2008 seulement car les édifices se trouvaient sous une épaisseur de 5 à 6 m. de poussière volcanique. D'autres découvertes ont été faites l'année suivante, mais les fouilles ont pris une toute autre dimension lorsque des objets de la vie quotidienne ont commencé à surgir de terre.
  
  
  Quelques trouvailles de 2009, dont un Agastya.
  
Les 
  archéologues ont alors réalisés qu'il ne s'agissait pas 
  seulement des restes d'un ancien temple, mais un lieu de vie, un village entier 
  et étendu (on pense aujourd'hui qu'il s'étend sur plus de deux 
  hectares), et donc d'un site tout à fait exceptionnel.
  Depuis, ça fouille de tous les cotés, avec un petit air de " 
  ruée vers l'or " car le " Situs Liyangan " se trouve en 
  plus sur un lieu d'extraction de sable et de pierres dont les habitants ont 
  acheté les droits d'exploitation.
  
De 
  fait, en plus des édifices religieux, de très nombreux objets 
  en métal ou en terre cuite ont depuis été trouvé. 
  
  
  Un lion en bronze, fondu en 837.
  
La 
  majorité des belles poteries trouvées sur le site sont d'origine 
  chinoise, de la période Tang, soit le IXe siècle.
  
 
  
  Date de ces quatre poteries, de gauche à droite sur l'image : 816, 821, 
  816, 821.
  
Mais comme personne ne surveille rien, il y a eu presque autant de vols que de trouvailles. Du coup, tout a maintenant été amené à Yogyakarta, au dépôt du centre archéologique.
Depuis le début 
  des fouilles, 17 restes de temples, mais surtout de plateformes cultuelles ont 
  été découverts, qui font penser que nous sommes ici en 
  présence d'un important lieu de culte.
  
Plan 
  du site établi en 2014 :
  
  
Les divers édifices sont simples et sans aucunes décorations. Cependant, quelques objets caractéristiques d'un lieu de culte dédié à Shiva ont été trouvés : 4 yonis, 2 Ganesha, et 1 statue qui semble être un Agastya. On retrouve donc la panoplie habituelle des temples shivaïques. Manque juste Durga
  
  
  Ces deux statues datent de 778. La statue décapitée représentait 
  le dieu Vishnu.
  Ce Vishnu était installé dans un temple à l'endroit indiqué 
  " M " sur le plan.
  Le Nandi se trouvait au centre de la zone d'habitation des prêtres (voir 
  plus bas).
  Il y avait donc, semble-t-il, à cet endroit un temple à Shiva 
  plus un édifice pour Nandi.
L'ensemble des édifices de la grande terrasse datent de la fin du VIIIe siècle, c'est-à-dire, et c'est très important, de l'époque des plus anciens temples (actuellement visibles) de Dieng, tout proche de Liyangan.
Les principaux 
  édifices à voir sont les suivants (tous bâtis en andésite) 
  :
  
A l'entrée 
  du site, un candi, à gauche du chemin d'accès à la terrasse 
  :
  
Edifice construit en 778.
Dim : 4,70 m de coté, sur une plateforme de 7,20 m. H : 1,74 m.
50 m plus haut, derrière le mur d'enceinte, et toujours à gauche du chemin, une plateforme :
Edifice construit en 778. Dim : 8,40 x 8,45 m. H : 0,37 cm.
12 piliers en bois supportaient une toiture, probablement en bois elle-aussi.
  
Au centre de la 
  plateforme, un zone surélevée d'environ un mètre de coté 
  qui n'était pas du tout destinée à accueillir l'image d'une 
  idole. En effet, nous sommes ici dans la zone " laïque " du site.
  
C'est ici, au centre de cette plateforme que le chef du village s'adressait à sa population.
Un peu plus haut, 
  après avoir grimpé quelques marches d'escalier, on atteint une 
  grande esplanade, qui est la zone religieuse du site de Liyangan.
  
L'importante supérieure de cette zone est marquée par une nette séparation avec la zone laïque et par le fait qu'elle la domine de plus d'un mètre de haut.
Notre regard est 
  tout de suite attiré par une série de cinq édifices, peu 
  élevés, et de dimensions presque semblables, qui s'échelonnent, 
  les uns derrières les autres, face à nous.
  
Le plus proche 
  de nous, sensiblement plus haut que les quatre autres, peut être considéré, 
  à première vue comme un candi en l'honneur du Shiva, car sa plateforme 
  supporte ce qui semble être une yoni exceptionnellement allongée 
  car sa table est percée de 3 trous, dont on pourrait penser qu'ils recevaient 
  chacun un lingam. A son extrémité se trouve le bec verseur habituel 
  à toutes les yonis.
  
Ce type de bâti 
  est très rare mais pas unique car on peut en voir un autre, ressemblant, 
  au Candi Bima à Dieng.
  
On notera, tellement 
  c'est rare à Liyangan, la décoration basique sous forme de métope 
  très allongée et vide, qui fait le tour de l'édifice, dans 
  sa partie la plus étroite, tel un ceinturon.
  
Edifice construit 
  en 778. Dim. A la base : 5,53 m de coté. H : 1,40 m.
  
A moins de mesurer 
  deux mètres, il est très difficile de voir le dessus de cette 
  construction. Pour bien l'observer, il faut grimper sur le terre-plein qui domine 
  l'esplanade, et qui offre la meilleure vue d'ensemble des divers édifices 
  présents ici.
  
Mais les apparences 
  peuvent être trompeuses car cet édifice n'a jamais été 
  un " candi ", c'est-à-dire un temple, destiné à 
  recevoir l'image d'une divinité.
  Nous sommes en présence d'une plateforme, qui n'a jamais été 
  cernée de murs, ni couverte, et n'a jamais reçu la moindre statue 
  de divinité. 
  
L'objet avec ses 
  trois trous servait de table à ablutions pour les brahmanes lors des 
  grandes cérémonies, qui avaient lieu, ensuite, devant les quatre 
  plateforme suivantes, et que les prêtres présidaient.
  
L'assistance devait suivre, dans le détail, tout le rituel de purification, indispensable avant le début de toutes les cérémonies religieuse, ce qui explique, probablement, pourquoi cette plateforme est sensiblement plus haute que les quatre autres.
  
La table à ablution a été édifiée et installée à cet endroit en 784.
Dim : 2,03 m x 0,72 m. H : 88 cm.
Les quatre édifices suivants sont de simples plateformes probablement destinées à accueil quelques rituels religieux.
Les quatre plateformes datent de 778. Dim : 6,57 m. H : 0,54 m.
Elles servaient au dépôt des offrandes et notamment de nourriture durant les cérémonies religieuses.
Les escaliers 
  qui permettent d'accéder à la plateforme de ces cinq édifices 
  font tous face à l'est (coté mur d'enceinte).
  
En face des quatre plateformes se trouve une autre plateforme, immense.
Découvert 
  en 2012, cet édifice date de 783. Dim : 21 m x 11 m. H : 0,92 m.
  
Quelques autres 
  tas de pierres occupent ce terrain, signe de la présence d'autres édifices, 
  plus petits, sur cette esplanade.
  
Au bout de celle-ci, 
  une envolée d'escaliers d'époque, nous invite à nous élever 
  un peu. Nous atteignons alors l'extrémité de la voie ancienne, 
  toute de belles pierres recouverte.
  
On remarquera 
  aussi coté droit, trois grands et longs murs de rétention de terrain 
  superposés, constitués par des empilement de pierres sur environ 
  3 m de hauteur chacun et long de plus de 30 m. Il s'agit d'une construction 
  de 797.
  

Escalier édifié en 797.
L'ancienne rue, 
  derrière le mur de l'enceinte de l'esplanade date de 783.
  
En poursuivant 
  dans la même direction encore un peu, on aperçoit à 20 mètres 
  à gauche un mur de pierres qui soutient le champ situé environ 
  2 mètres plus haut.
  
Mur édifié 
  en 797.
  
A l'extrémité 
  de ce mur, à hauteur du terrain, se trouvait à l'époque 
  une espèce de petite maison en bois, sur pilotis, dont on a pu exhumer 
  quelques morceaux des piliers de fondation. C'est rare et très intéressant 
  car le bois est facilement datable au C 14. Cette maison en bois a été 
  construite en l'an 808.
  
Un coup d'il sur le grand terrain environnant montre clairement, au sol, les traces de constructions, sur presque tout le champ. Ce coin reste à fouiller.
 
  
C'était ici la zone d'habitation des brahmanes. Elle date de 788. Avant cette date, il y avait déjà des prêtres puisque les candis ont été construits dix ans auparavant. Ces prêtres habitaient alors dans la partie basse du site, entre le premier candi et la rue qui passe derrière l'esplanade.
Enfin, un peu plus loin, après l'emplacement de la maison en bois (bâchée de bleu lors de mon passage), un panneau sur piquet indique l'emplacement d'un bassin, car ici passait le ruisseau.
Le bassin a été 
  construit en 784.
  
La zone principale du Situs Liyangan s'achève ici mais, en poursuivant sur les sentiers, après le bassin, on peut découvrir le paysage environnant et croiser des paysans, mais aussi quelques autres restes archéologiques, ainsi que des zones de fouilles de ce site immense, presque aussi immense que le site du plateau de Dieng.
  
  Conclusion :
  
Nous sommes ici 
  en présence d'un site majeur, principalement construit en 778, date des 
  plus anciens édifices de Liyangan, mais aussi de toutes les statues trouvées, 
  ce qui montre que Liyangan s'est développé d'un seul coup, comme 
  un champ de tournesols dont les boutons se seraient tous ouverts le même 
  jour. 
  
Ensuite, le village 
  a prospéré, avec quelques nouvelles constructions et une harmonisation 
  de l'ensemble de la zone religieuse, jusqu'en 896, soit pendant près 
  de 120 ans.
  
Cette étude 
  semble montrer aussi qu'il y aurait eu une évolution religieuse à 
  Liyangan vers 784. Les cérémonies semblent prendre une plus grande 
  ampleur et, peut-être même changer en partie car, aux alentours 
  de cette date, on construit la voie qui permettra d'accéder à 
  la partie la plus haute du site, celle où vont s'installer les prêtres 
  à partir de 788, quand la zone d'habitation sera achevée. D'autre 
  part, c'est en 784, soit six ans après la construction des cinq plateformes 
  qu'on installe la " table à ablutions ", preuve d'un changement 
  dans le rituel, et aussi, enfin, qu'on construit la grande plateforme juste 
  en face les quatre petites.
  
La grande esplanade 
  était uniquement un lieu de cérémonies. Les statues des 
  Nandis, des yonis et des différents personnages trouvées démontrent 
  que le site de Liyangan était parsemé de candis, mais tous extérieurs 
  à l'esplanade, sur différentes zones de l'immense site, un peu 
  à l'image de Dieng.
  
Les très 
  nombreuses et superbes poteries Tang trouvées sur place montrent que 
  le site de Liyangan n'étaient pas qu'une lieu de culte. Le nombre très 
  importants d'objets exceptionnels du IXe siècle mis au jour ici donne 
  aussi une idée de l'importance du " commerce international " 
  à cette époque, et même jusqu'à des endroits aussi 
  reculés et aussi difficilement accessibles que peut l'être un lieu 
  comme Liyangan où le plateau de Dieng. 
  
En cette année 
  896, le volcan Sundoro serait entré en éruption, ce qui aurait 
  entrainé l'évacuation totale et définitive du site. Les 
  religieux de Liyangan ont alors rejoint le site de temples du plateau de Dieng 
  qui, aurait, on peut le supposer, beaucoup moins souffert de la mauvaise humeur 
  du Gunung Sundoro (ou Sindoro) que le Situs Liyangan, qui n'est qu'à 
  6 km du sommet du Sundoro.
  
Il semble qu'il 
  y aurait eu une autre éruption du Sundoro en 952, mais le site de Liyangan 
  était déjà vidé de sa population.
  
Le gouvernement de la régence de Temanggung a prévu de faire du Situs Liyangan une grande zone touristique, avec de nombreuses attractions. La piscine multi bassins existe déjà. (
Mais faudra aussi faire la poussière !)
Nota : Les sept 
  premières images de cette page sont extraites du livre : " Liyangan, 
  Mosaik Peradaban Mataram Kuno di Lereng Sindoro " par S. Riyanto. Edition 
  : Penerbit Kepel Press. 2014. Ce livre (en indonésien, mais avec de nombreuses 
  images) est téléchargeable sur internet.
  
Etude faite les 
  21 et 22 octobre 2019.
Candi Dukuh ou Candi Brawijaya :
Adresse: 
  Dusun Dukuh, desa Kebondowo, Kec.Banyubiru, Kab.Semarang. S 07° 19' 36'' 
  E 110° 26' 48 ''.
  
Y 
  aller : Ce candi se trouve en haut d'une colline qui domine le lac Rawapening, 
  au sud-est d'Ambarawa.
  
Ce 
  candi porte aussi le nom de Brawijaya car le temple se trouve à coté 
  du tombeau de Brawijaya V, un des roi de la période Mataram. Evoquer 
  ce nom est donc un bon moyen pour se faire conduire jusqu'au candi Dukuh.
  
Depuis 
  Ambarawa, on se dirige plein sud en prenant la jalan Pemuda, puis la jalan Banyubiru 
  Raya, puis à quelques kilomètres, on prend à gauche la 
  Jalan Muncul Raya qui passe, à un kilomètre de là, au pied 
  de la colline où se trouve le temple et le tombeau du roi.
  
Le 
  candi est donc tout en haut de la colline. Pour l'atteindre, il faut grimper 
  une longue envolée de marches en pierre, de près de 500 m, qui 
  part au niveau d'un portique, à gauche du petit parking.
  
  Ce site est constitué d'un seul édifice qui a, par chance, été 
  retapé récemment. 
On 
  a affaire ici à un temple typique des petits candis du type de ceux de 
  Gedong Songo, tout proche d'ici.
  Un temple dédié à Shiva, avec sa porte d'entrée 
  ceinturée par des makaras et couronnée par une tête de kala, 
  et sa yoni à l'intérieur.
  
 
  
 
Le makara a été sculpté en 834 et la yoni en 833.
Sur 
  les trois faces externes, des niches étaient, probablement, destinées 
  à revoir des images de Ganesh, Durga et Agastya.
  
  
Le 
  soubassement a été édifié en 833 mais, la cella 
  date de 834.
  
  Mais ce temple vaut surtout par la qualité exceptionnelle de la décoration 
  des murs, malheureusement disparue à 80% et, ce qu'il en reste nous le 
  fait vraiment regretter.
  
On peut y voir des morceaux de représentations d'édifices, comme à Borobudur, à moins qu'il s'agisse d'autels à offrandes, le fait qu'il manque des pierres ne rend pas l'analyse simple, ainsi que plusieurs personnages, en particulier des femmes, tout cela sculpté avec une précision et une délicatesse admirable, qui nous comble après la longue ascension.
  
Les sculptures 
  ont été faites en 833 et installées sur les murs en 834.
  
Il faut prendre le temps de bien regarder les détails de ces dentelles de pierres.