I ) Résumé chronologique de l'histoire de la ville :
5ème siècle : Le roi Purnawarman du royaume hindou de Taruma érige un mémorial de pierre pour commémorer la construction d'une grande digue, de 11 km de long, et construite en 21 jours seulement, à Tugu, au nord est de Jakarta.
1513 : Un navigateur portugais, Alvin, à la tête de quatre bateaux, fait escale dans le port de Sunda Kelapa ( la "ville des cocotiers"), à l'est de Tugu. C'est à la fois le port et le grand entrepôt du royaume hindo/bouddhique de Sunda dont la capitale, Pakuan-Pajajaran, se trouvait à deux jours de navigation en amont de la rivière, prés de l'actuelle Bogor.
1527 : Le prince musulman Fatahillah du royaume de Demak détruit Sunda Kelapa qu'il renomme Jayakarta "la glorieuse victoire", le 22 juin. Ce jour est aujourd'hui encore le jour anniversaire de la ville de Jakarta.
1596 : L'amiral hollandais Cornelius de Houtman visite le port de Jayakarta à la recherche d'un point de chute à partir duquel les commerçants hollandais pourraient développer leur commerce des épices avec les Moluques.
1619 : Le gouverneur général Jan Pieterszon Coen de la Compagnie des Indes Orientales, la V.O.C., s'empare de la ville qu'il va reconstruire sous le nom de Batavia, en l'honneur de ses ancêtres germains. Au 17ème siècle, Batavia sera considérée comme la "perle de l'Orient".
1628/29 : Le sultan Agung du royaume de Mataram au centre de Java échoue avec ses 80 000 hommes dans ses deux tentatives pour prendre Batavia. Le 21 septembre 1629, Coen meurt à l'âge de 42 ans, victime du choléra, conséquence de la situation sanitaire désastreuse dans laquelle est plongée la ville.
1658 : Le centre de la ville se déplace au sud des fortifications dans le quartier appelé Weltevreden.
1650 : Les chinois, qui représentent 30% de la population contrôlent déjà le commerce, l'agriculture, la construction, les banques et la plupart des autres secteurs d'activités. Ils construisent des temples appelés "klenten" à Glodok et Ancol.
1683 : Vainqueur de la guerre contre Banten, Batavia contrôle tout Java ouest.
1700 : Batavia, qu'on appelle la "reine de l'Est", avec une population d'environ 50 000 habitants, exerce son contrôle non seulement sur l'île de Java mais pratiquement sur l'ensemble des îles qui forment l'Indonésie moderne.
1740 : La puissance de la communauté chinoise effraye les hollandais; les rumeurs de complots vont bon train. Le 9 octobre démarrera un pogrom au cours duquel 10 000 chinois, hommes femmes enfants, seront massacrés, et plus de 700 maisons brûlées. Le gouverneur général Valckenier ordonnera l'exécution de tous les prisonniers chinois, ainsi que celle de tous les malades dans les hôpitaux chinois.
1795 : La hollande devient un protectorat français.
1799 : Le gouvernement de Hollande dissous la V.O.C. qui est accablée de dettes (dues à l'effondrement du cours des épices). La multinationale est replacée par un gouvernement colonial.
1808 : Napoléon nomme un hollandais aux sympathies françaises, Herman Willem Daendels, gouverneur général des Indes néerlandaises.
Février 1811 : Napoléon annexe la Hollande. Le drapeau français flotte sur Batavia. Le 8 août de la même année, Thomas Stanford Raffles, à la tête d'une expédition partie de Malacca reprend Batavia avec l'appuie des hollandais. Cet homme hors du commun, à la fois conquérant et scientifique, écrira sa monumentale "history of Java", et collectera les plantes et les arbres pour le jardin du palais de Buitenzorg à l'origine de l'actuel jardin botanique de Bogor. Mais la chute de l'empereur des français, entraînera en 1816 son départ de Batavia vers une nouvelle grande aventure, celle de Singapour.
1826 : Un entrepreneur écossais, Gillian Maclaine ouvre la première ligne maritime pour passagers entre Batavia et Singapour.
1873 : Ouverture de la ligne de chemin de fer entre Batavia et Buitenzorg.
1900 : Batavia, ville moderne et "dans le vent", redevient la "reine de l'Est".
1908 : Un groupe d'étudiants de la Batavia's Stovia Medical School forme la Budi Utomo, première organisation aux aspirations indépendantistes.
1927 : Sukarno, un étudiant, réunit quelques uns de ses collègues au Technical College of Bandung, et fonde le Parti National Indonésien - P.N.I. - dont l'objectif est d'obtenir l'indépendance des hollandais.
1942 : Le 5 mars, les troupes japonaises "délivrent" Batavia des mains de l'occupant européen. Ils rebaptisent la ville "Jakarta" en mémoire du royaume historique de Jayakarta.
1945 : Le 17 août, quelques jours après la reddition japonaise, Sukarno lit devant la porte de sa maison, au 56 Jalan Pegansaan Timur, la déclaration d'indépendance "Merdeka", et le drapeau rouge et blanc de l'Indonésie est levé pour la première fois. Sukarno est élu Président et Mohamed Hatta, Vice Président. Jakarta devient la capitale du pays (Tanah Air kita = la Patrie). Mais les Pays-Bas qui revendiquent toujours la souveraineté sur le pays, reviennent.
1948 : La population atteint un million d'habitants, c'est l'explosion. 700 000 arbres fruitiers sont arrachés pour construire des logements à Kebayoran Baru.
1949 : Après quatre ans de guerre, les américains forcent les hollandais à abandonner leurs Indes Orientales.
1950/1965 : La jeune république se débat dans un océan de difficultés ( un pays ruiné par dix de guerre avec les japonais puis les hollandais; pas d'argent, pas d'enseignant ni d'école, pas de médecin ni d'ingénieur) et sombre peu à peu dans le chaos complet avec une inflation qui atteint les 500% (revoir à ce titre le beau film "l'année de tous les dangers").
30 septembre 65 : Putsch anti Sukarno de la part de généraux qui refusent le poids de plus en plus grand des communistes dans les sphères du pouvoir, mais reprise en main de la situation par le colonel Suharto, commandant en chef des forces stratégiques (Suharto connaissait certainement le projet de putsch, mais malin et ambitieux, il a joué double jeux pour prendre d'abord le pouvoir militaire - ce jeu de massacre entre chefs militaires pro et anti- Sukarno a en partie décapité l'armée car la plupart des protagonistes sont morts soit lors du putsch, soit dans les jours et les semaines qui ont suivit, soit mystérieusement décédés plusieurs années après. Ainsi toute trace a disparue, et il a toujours été difficile de savoir ce qui s'est réellement passé -, puis le pouvoir politique en douceur, grâce à son image de "sauveur de la nation").
1966 : Les communistes, accusés d'avoir monté ce coup d'état, sont massacrés par centaines de milliers, parmi eux tous leurs leaders nationaux, régionaux et locaux dont la C.I.A. avaient fourni la liste des noms et adresses aux militaires indonésiens. Le Parti Communiste Indonésien (PKI) est interdit. Tous les sympathisants - de l'ordre de 3 millions - seront marqués au fer rouge (sur la carte d'identité) et quasiment bannis à vie. Parmi eux, le grand écrivain Pramoedia Ananta Toer, qui vient tout juste, grâce au nouveau président Wahid, de recouvrer le droit de mobilité, ne peut toujours pas s'installer dans sa maison familiale car elle est "squattée" par un haut gradé indélogeable. Des dizaines de milliers de chinois feront eux aussi les frais de cette épuration.
1967/1998 : Présidence de Suharto. Résolument tournée vers le libéralisme (mais dans un environnement de type totalitaire), l'Indonésie, et Jakarta, va connaître une période de croissance extraordinaire, faisant littéralement décoller le pays, mais au prix d'un endettement abyssal. Jakarta compte environ dix millions d'habitants. En 1997, la crise financière qui atteint l'Asie du sud-est, frappe de plein fouet l'Indonésie. Les émeutes qui s'en suive entraînent le départ de Suharto.
2000 : La
crise qui se poursuit, la désorganisation générale, le
chômage, engendrent des actes extrémistes exacerbés par les
différences religieuses. Le soir de Noël, une série
d'explosions devant la cathédrale de Jakarta et d'autres
églises ne présagent rien de bon à court terme dans les
relations entre musulmans et chrétiens, aux premiers rangs
desquels les chinois.
II) Visite de Jakarta en 100 photographies :
Bâtiments
coloniaux, bâtiments officiels
Monas "Monumen Nasional", au centre d'un quadrilatère d'un kilomètre de coté appelé Medan Merdeka, le "champ de la libération". Monument Sukarnien construit tout en marbre importé d'Italie, en 1961, il s'élance à 137m de haut. Il est surmonté d'une flamme de bronze recouverte de 32 kg d'or, de 14,5m de haut. Dans la base, en forme de vasque, on peut voir le texte original de la déclaration d'indépendance, tout en entendant le discours fameux de Sukarno. On notera que l'image de Monas représente symboliquement un lingan émergeant de la yoni, rappel de la culture très ancienne de Java.
Situé sur Jalan Merdeka Utara, ce bâtiment - le "Palais de l'Indépendance" - a été construit entre 1873 et 1879 afin d'accueillir les grandes réceptions officielles car le State Palace ( Istina Negara) s'avérait trop petit. C'est devant ce palais qu'a eu lieu la première cérémonie de l'indépendance officiel de l'Indonésie, le 27 décembre 1949 avec la descente du drapeau hollandais et la levée du drapeau rouge et blanc. C'est ici qu'a lieu tous les ans le 17 août la cérémonies officielle à l'occasion de la fête nationale.
Situé sur Jalan Veteran, le "Palais de l'état" , résidence des Gouverneurs Généraux, fut construit à la fin de 18ème siècle par J.A. Van Braam. En 1848, le premier étage s'est effondré et a été reconstruit tel qu'il apparaît aujourd'hui.
Situé à l'angle de Jalan Gedung Kesian et de Jalan Pos, ce bâtiment blanc, de style Empire, date de 1821. C'est ici que le 29 août 1945, Sukarno inaugura le "Comite National Indonesia Pusat", l'Assemblée des Représentants du Peuple Indonésien.
Ce bâtiment se trouve sur Jalan Medan Merdeka Selatan, à coté de l'ambassade des États-Unis d'Amérique.
C'est dans ce bâtiment, les bureaux du Président, situé sur Jalan Veteran, qu'on lieu les sessions du cabinet gouvernemental.
Le "Monument de l'Indépendance", date de 1830. C'est là que la nouvelle constitution fut rédigée entre mai et juillet 1945, et que Sukarno, le 01 juin 1945, lu son plus fameux discours : "la naissance du Pancasila".
C'est la "court Suprême" inaugurée en 1848. Situé à l'est de Lapangan Banten
La "boutique rouge" a probablement été construite après 1730, par le futur gouverneur général Van Imhoff. On l'appelle ainsi parce que l'intérieur peint en rouge, était également meublé de boiseries rouge foncé, rappelant les temples chinois. Le bâtiment est situé sur Jalan Kali Besar Barat n°11.
Le "champ des buffles", était une zone marécageuse au sud de la ville (Kota). Elle a commencé à se construire dès la fin du 17ème siècle, et est devenu, finalement le nouveau (jusqu'à aujourd'hui) centre de Batavia au début du 19ème siècle. C'est un très grand terrain entouré de bâtiments prestigieux comme, au fond sur la photo, l'hôtel Borobudur Intercontinental.
L'hôtel de ville de Batavia date de 1710. Le siège administratif de la ville comprenait deux courts de justice, ainsi que le bureau du commandant de la milice. Le bâtiment servait également de prison et de lieu pour les punitions corporelles. Les cellules, situées dans les sous-sols, étaient inondées à chaque mousson. 300 prisonniers y moisissaient; en 1845, 85% des prisonniers y mourraient en moins de quatre mois, emportés par le typhus et la dysenterie. Les exécutions y eurent lieux jusqu'en 1896. Parmi les méthodes utilisées, on notera celle particulièrement horrible de l'empalement, ou la victime hurlait pendant des jours avant de mourir dans d'atroces souffrances. Aujourd'hui, c'est le musée de l'histoire de Jakarta. On y trouve une collection de mobiliers de la V.O.C., mais surtout des moulages des premières inscriptions datant des royaumes hindo/bouddhistes de la région.
Situé à l'intérieur de l'hôpital Cikini sur Jalan Raden Saleh, et construite en 1852, c'était la résidence du fameux peintre javanais Raden Saleh (1814 - 1880). Si cet artiste vous est inconnu, ou si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire un article consacré à son passage à Paris entre 1845 et 1848, avec plusieurs reproductions de tableaux fait en France, dont la plupart ont mystérieusement disparus, mais dont une très belle "chasse au cerf" se trouve à la mairie de Saint Amand-Montrond : Archipel n° 54 p 123 à 152.
Le port historique de Jakarta, tout au nord de la ville. Très touristique, on y voit notamment les voiliers "bugis" chargés de bois de Bornéo.
Le "Pont du
Marché aux Volailles", sur le Kali Besar (le "grand
canal"), à 300m au sud du Bahari muséum, est le dernier
des ponts à bascule de l'époque coloniale. Il aurait été
construit à la fin du 18ème siècle.
Voici le bâtiment principal - construit au début du 18ème siècle - des chantiers navals de la Compagnie. Ici, dans des conditions hygiénique atroce, les charpentiers vivaient, travaillaient, et mourraient. On notera néanmoins la finesse des colonnades et de la balustrade. Il est situé au sud de Jalan Pakin, en face le Bahari museum, entre Jalan Kakap et le canal..
Situés sur jalan Tongkol, ces quatre entrepôts, appelés également "entrepôt de la rive est", stockaient essentiellement des aliments. Le bâtiment le plus ancien ( le plus bas des quatre), date du milieu du 17ème s, les autres du milieu du 18ème.
Ankerverf ou, le "chantier des ancres", qui servit plus tard d'entrepôt puis, en 1834, de bureau et dépôt des douanes de Batavia, jusqu'à ce que le port de commerce soit déplacé à Tanjung Priok en 1887. Ce bâtiment se trouve un peu au sud du Company Shipyard.
Taman Prasasti se trouve sur Jalan Tanah Abang I. C'est dans ce parc qu'on été regroupé quelques tombes de célébrités lors de la modernisation de la ville qui a entraîné la destruction des anciens cimetières du centre ville. Parmi elles se trouve la tombe de Lady Virginie Raffles, épouse de Stanford Raffles, et morte à Batavia à la fleur de l'âge. On y trouve aussi le monument dédié à Pieter Erbervelt (image présentée). C'est un très vieux monument puisqu'il porte une plaque "à la détestable mémoire du traître puni" datée du 14 avril 1722. Erberbelt était le fils d'un riche allemand, et d'une mère siamoise. Ayant bâti de sérieuses liaisons avec la population locale, il envisagea, avec quelques amis, et notamment Raden Kartadria (voir ce nom plus bas), de monter une opérations pour tuer tous les hollandais et devenir le "Roi de Batavia". Mais, trahis, ils furent arrêté avant l'opération, et savamment torturés, puis exécuté hors les murs, par crainte des mouvements de la foule, le 22 avril 1722. Notons que l'anachronisme entre les deux dates ne cesse d'étonner...
Construit en 1652, c'est une partie des "entrepôts de la rive ouest", dans lesquels la Compagnie entreposait ses énormes stocks d'épices. Aujourd'hui, ce bâtiment situé sur Jalan Pakin, restauré dans les années 80, contient l'intéressant musée de la marine où l'on peut voir des embarcations en tous genres et de multiples instruments nautiques.
Situé sur Jalan Medan Merdeka Barat, ce monument de type néo-classique fût construit entre 1862 et 1868. Le musée fut fondé par la Batavian Society of Arts and Sciences, la plus ancienne institution scientifique d'Asie du sud-est. Visite indispensable à tous ceux qui s'intéressent à l'archéologie.
Situé sur Jalan
K. S. Tubun 4, ce bâtiment a été construit au 19ème siècle
par un français. Pour ceux qui s'intéressent aux tissus
traditionnels - batiks et ikats - du grand archipel.
Monuments patriotiques
Le monument à la gloire de la nation indonésienne :
Situé au nord de la Jalan Medan Merdeka Barat, il sagit en fait d'Arjuna, le héros du Mahabaratta, sur son char, partant au combat.
Le monument de l'Indépendance :
Situé sur Jalan Proklamasi, on y voit les statues des deux premiers dirigeants de l'Indonésie indépendante : Sukarno, avec son fameux chapeau (beci) sur le crâne, et tenant le texte de la proclamation dans les mains, et son vice-président Mohamed Hatta.
Monument aux héros du 30 septembre 65 :
"Pansacila Sakti Memorial", monument dédié aux sept généraux, victimes des putschistes, dans la nuit du 30 septembre 1965, et dont les corps furent jetés dans un trou appelé le "puits aux crocodiles" (lubang buaya). Situé Jalan Raya Pondok Gede.
Monument de la libération de l'Irian :
Ce monument, situé sur Lapangan Banten, commémore la libération de l'Irian Jaya, la province la plus à l'est de l'Indonésie, de l'occupation hollandaise, en 1963.
La "statue des paysans", construite par deux artistes soviétiques, montre une jeune paysanne qui acquiesce à la décision de son mari, de quitter la maison pour aller faire la révolution. Elle se trouve devant l'hôtel Aryaduta Hyatt.
Trois phases de la
vie de la jeune princesse javanaise, Raden Kartini, héroïne de
l'émancipation des femmes dans son pays, à la fin du 19ème
siècle.
Les églises, les mosquées, les temples chinois
La cathédrale catholique date de 1901. Elle est située sur le coté nord de Lanpangan Banten.
Située sur Jalan Medan Merdeka Timur, et inaugurée en 1839, c'est l'église commune des Congrégations Réformée et Luthérienne de Batavia. C'est un bâtiment à l'architecture très originale, de forme circulaire, mélanges de style classique, de temple grec, et d'arène romaine. Allez-y un dimanche matin, à l'heure de l'office religieux, vous constaterez que l'assemblé des pratiquants est entièrement composées de chinois.
Située sur Jalan Pangeran Jayakarta I, "l'église des portugais hors les murs" est la plus ancienne église existant à Jakarta. Elle a été construite sur les plans de Ewout Verhagen en 1693-95. C'était l'église des "portugais noirs", c'est-à-dire originaires d'Inde, de Ceylan, ou de Malacca, esclaves qui avait pris le nom de leur "maître bienfaiteur". On les appelaient les Mardjikers - les convertis - car, catholiques, ils avaient du, avec une promesse de libération, devenir membre de l'église réformée hollandaise. En effet, dans la Batavia des 17 et 18ème siècle, le catholicisme était interdit. Ils existait aussi "l'église des portugais dans les murs", celle réservait aux portugais blancs, les vrais, mais elle a brûlé en 1808. L'intérieur est richement décoré avec, notamment un magnifique pupitre baroque.
Située à Tugu, au sud de Tanjunk Priok, le port de commerce, 10 km à l'est de la ville, là même ou le Roi Purnawarman avait construit sa grande digue au 5ème s (voir tout en haut), c'est une autre église de "Mardjikers" - 23 familles (ils étaient mariés à des balinaises) de "portugais noirs", furent installés ici en 1661 - Ce sont ces gens-là qui sont à l'origine du style musical "Keroncong". Cette église de Tugu a été construite entre 1744 et 1747 (l'ancienne ayant été détruite en 1740). C'est une jolie église toute simple. A l'extérieur, on peut voir les montants en pierre d'une balançoire.
Située à l'ouest
de Lapangan Banten, et bien repérable grâce à son haut
minaret, c'est la plus grande mosquée d'Asie du sud-est. Elle a
été inauguré en 1978. Se visite sans problème; c'est
impressionnant.
Située sur Jalan Jatinegara Kaum, cette mosquée a été construite au 18ème siècle. Des tombes très anciennes seraient celles de princes royaux de Banten.
Situé sur Jalan Sawah Lio, cette mosquée aurait été construite vers 1730.
Situé sur Jalan Pekojan 72, cette grande mosquée fut construite en 1760, par "un sage", descendant du Prophète : Abdullah bin Hussein Alaydrus. Annawir signifie lumière, et cette mosquée est très visité par les musulmans originaires d'Arabie.
Appelée également Mesjid Angke car elle est situé sur Jalan Pangeran Tubagus Angke, du nom d'un prince de Jayakarta, on la surnomme aussi la mosquée des balinais car elle est dans l'ancien quartier de ces derniers, et son architecture évoque un peu les temples hindous. Elle a été construite en 1761 par un chinois.
Elle est situé sur Jalan Manggadua (les deux manguiers). Elle est ruiné, mais contient la tombe vénérée du Sheik : Sayid Abubakar Bin Sayid Aluwi.
Situé entre le Canal Angke et Jalan Pekojan, voici une petite mosquée construite en 1829. Elle se trouvait dans le quartier des Maures. On appelait ainsi les marchands originaires de la cote de Coromandel en Inde.
C'est une grande et belle mosquée moderne construite à Kobayoran Baru, au sud de Jakarta.
Si vous suivez la route Tanjung Priok - Cilincing jusqu'au bout, puis que vous traversiez le canal avec le bateau, vous aboutissez au village de Marunda. On peut y voir (image 1), la maison d'un "Mandrin" local du 18ème siècle, et un peu plus loin la vieille Masjid Alam (images 2 et 3).
Bien avant
l'arrivée des "musulmans" et des européens, les
chinois - maîtres du commerce et de l'activité économique en
général - avaient leur quartier dans ce port, idéalement
situé pour le commerce.
Situé sur Jalan
Petak Sembilan, le Jin de Yuan (appelé maintenant Wihara Dharma
Bakti, le "temple de la dévotion à la Loi", destiné
à l'origine aux cultes bouddhiques), est le plus vieux Klenten
de Jakarta. Il daterait de 1650. Temple des capitaines chinois,
il est ensuite devenu le temple principal de la communauté
chinoise de Batavia; ça l'est encore aujourd'hui. C'est
actuellement un grand ensemble, car trois autres temples, plus
récents, entourent maintenant la cour.
Temple destiné au culte de Lu Bang, le patron des charpentiers, il est situé sur Jalan Bandengan Selatan n°36. Il a été construit au 18ème siècle par la corporation des travailleurs du bois d'origine cantonaise.
Pas d'information sur ce temple...
Temple bouddhique fondé en 1956, le nom chinois est Jia Wei Miao, et le nom indonésien Wihara Sapto Ronggo : le "temple des sept sages". Il est situé au 68, Jalan petojo VIJ III.
Appelé également : Wihara Buddhyana ou Klenteng Gunung Sari, le nom chinois est Wan Jie Si (le temple du kalpa achevé), il s'agit donc d'un sanctuaire destiné au culte bouddhique. Il s'agit à l'origine du résidence hollandaise construite en 1736. Il est situé au 38 jalan Lautse.
Situé au 64 Jalan Lautse, le "temple des trois joyaux", donc destiné aux cultes bouddhiques, s'appelle, en chinois, Di Cang Yuan : le temple des enfers. Il doit daté du début du 19ème siècle.
Situé Jalan Pejagalan,, le Da Bo Gong ou temple de l'association des marchants de riz et d'huile de Pasar Pagi, il porte le nom sanscrit de Wihara Padi Lapa, le "monastère du riz et du coprah". Le temple construit en 1823 à été déplacé et reconstruit à la fin du 19ème siècle.
Situé sur Jalan Bandengan Selatan, face au canal Bandengan, le "temple de la déesse Tian Hou", la protectrice des marins, porte le nom sanscrit de Wihara Dewi Samudra : temple de la déesse de la mer. Il date de la fin du 19ème siècle.
Le Da Bo Gong An-Xu Miao est le plus vieux temple chinois de Jakarta avec le Jin de Yuan; il date de 1650. Edifié à l'extérieur de la ville, il se trouve aujourd'hui à 300m de la mer à l'est du parc d'Ancol. Dédié à Da Bo Gong, le dieu du sol, c'est un temple taoïste. C'est aussi un "kramat", car il contient une tombe très ancienne, vénérée par les musulmans. On a donc ici l'exemple, rare mais non unique, d'un lieu saint, à la fois pour les chinois et les musulmans, deux communautés qui par ailleurs ne s'apprécient pas, et en viennent, quelquefois, à s'étriper. C'est un très beau temple qui mérite vraiment d'être visité.
C'est un grand et
beau temple récent (1967), situé au nordets de Jakarta à coté
de la mosquée de Marunda (voir plus haut). Il est facilement
repérable grâce à sa grande pagode rouge à sept étages. Le
nom chinois est Ling Ying Si : temple de l'exaucement suprême.
Kramat
Cet énorme canon, dont on dit qu'il a été fait avec le métal de seize canon plus anciens, se trouve au nord de la Taman Fatahillah, la place du City Hall. Ce canon portugais fut rapporté de Malacca après sa chute, par les hollandais. Sa culasse est magnifiquement décorée, et l'arrière représente une main qui fait "la figue". On l'appelle "le robuste" ou "le fertile" et les femmes en mal d'enfants venaient s'y asseoir dessus.
Tombe de la Princesse du Champa :
Cette tombe se trouve dans l'enceinte de la masjid Kebon Jeruk (le jardin aux orangers), Jalan Hayam Wuruk. Elle est datée de 1792. C'est la tombe de Madame Cai, épouse de Monsieur Tchoa, qui construisit cette mosquée en 1786. On l'appelle aussi masjid Peranakan, c'est-à-dire des personnes non indonésiennes, mais naît en Indonésie. Monsieur Tchoa, également appelé Captain Tamien Dosol Seeng, avait en charge les musulmans chinois de Batavia entre 1780 et 1797.
Située dans un bâtiment de la vieille mosquée de Luar Batang (1756), à Pasar Ikan, se trouve la tombe d'un prêcheur arabe enterré en 1756 : Sayid Husein bin Abubakar Abdillah al - Aidrus.
Situé à droite sur Jalan Jayakarta, après Gereja Sion, en direction de Jalan Gunung Sahari, cette tombe, proche de l'emplacement premier du monument consacré à Pieter Erbervelt (voir plus haut), est considéré par la population locale comme étant celle de Raden Kartadria, le compagnon d'infortune de Pieter Erbervelt, arrêté et exécuté en même temps que lui, le 22 avril 1722.
Kramat Adipati Sosrodiningrat :
En continuant sur
la même voie, coté gauche, juste avant Jalan Melawan, se trouve
le Kramat de Raden Mas Adipati Sosrodiningrat I, un prince de
Surakarta (1769-1782), au centre de Java.
Parcs
d'attractions
Immense zoo (on y circule en automobile), On peut y voir des animaux en voit de disparition, notamment des tigres de Sumatra et surtout le rhinocéros uni corne de Java, ainsi que des "dragons de Komodo". Situé au sud de la ville, sur Jalan kebun Binatan Raya.
Cette ferme à Crocodiles se trouve au nord ouest de Jakarta, sur Jalan Badengan Utara 27à Pluit.
Situé tout au sud-est de Jakarta, à Pondok Gede, à 15 km du centre ville, ce "Petit Jardin des Merveilles de l'Indonésie", étale sur 100 hectares un nombre extraordinaire d'attractions culturelles. C'est fabuleux, surtout le dimanche avec de nombreux spectacles de théâtre et de danse.
Immense parc
d'attraction au bord de la mer. On y trouve, notamment le
"Disneyland" indonésien appelé "Dunia
Fantasi", un aqualand avec d'immenses toboggans et une
piscine de 350 m de long, ainsi qu'un marché d'art "Pasar
Seni".
Des lieux et des gens
Images de ce qu'a pu être la ville dans les temps anciens, c'est-à-dire des habitations sur pilotis le long des cours d'eaux.
Des Jakartanais vivent dans des cabanons grands comme des niches de gros chiens, le long de la voie ferrée près de la gare de Senen.
Quartier très musulman au centre de Jakarta. Photo prise le jour de la fête du sacrifice du mouton , Idul Adha.
Le marché au poisson, sur Jalan Pasar Ikan, à l'ouest de Sunda Kelapa.
Le marché aux
oiseaux (chanteurs) de Jakarta. Il est situé sur Jalan Pramuka.
Au hasard des rues :
Bibliographie :
Pour en savoir plus sur l'histoire de Jakarta, ses monuments anciens, et les lieux de visite, voici une très courte sélection de livres :
Jakarta : a history, de Susan Abayasekere. Oxford University Press. 1989.
Historical sights of Jakarta, de Adolf Heuken. Times Books International. 1989. Tous les sites, nombreuses illustrations anciennes. Indispensable.
Les chinois de Jakarta. Temples et vie collective, de Claudine Salmon et Denys Lombard. Éditions de la Maison des sciences de l'Homme. 1980. Tout sur l'histoire culturelle de la communauté chinoise de Jakarta, avec la description exhaustive des temples de la ville. Fondamental.
Jakarta. Collection Times travel Library. Times
Éditions. Jolie livre bien informé et très bien illustré.