Partant de la Fontaine d'Eure, à Uzès, où plusieurs captages étaient réalisés, l'aqueduc va alors suivre la rive gauche de l'Alzon. D'abord faiblement enterré, il réapparaît un kilomètre plus loin, servant de mur de soutènement, le long du château Bérard, pour disparaître à nouveau, suivre la courbe des niveaux des 71 mètres - on sait que sa pente est très faible- le long des contreforts de la garrigue d'Uzès, à environ un kilomètre de l'Alzon.
Passant devant Saint Maximin, il se dirige vers Argilliers puis Vers. Cheminant la plupart du temps en tranchée enterrée, il resurgit quelquefois, servant de muret.
La construction la
plus spectaculaire de cette section du tracé se situe à
Bornègre où l'aqueduc, après avoir traversé en tunnel une
colline, franchit un cours d'eau sur un pont à trois arches. Ce
pont de 17 m de long sur 2,70 m de large, construit en gros
appareillage, sert actuellement de voie de passage à un sentier.
L'aqueduc a évidemment disparu.
Après le pont de Bornègre, l'aqueduc s'éclipse à nouveau puis réapparaît enfin près du village de Vers où on peut le suivre sur plusieurs centaines de mètres. Puis, après avoir contourné le village par le nord, il plonge vers le sud, en direction du Gardon et du Pont du Gard. A la sortie de Vers, on le retrouve, d'abord surélevé par un mur de soutènement, puis en une superbe envolée de trois séries d'arches totalisant près de deux kilomètres de longueur. C'est une des parties les plus impressionnantes de l'aqueduc. A cet endroit-là, il devait franchir ce qui est aujourd'hui la D981 sur un pont à deux voire trois arches superposées de plusieurs centaines de mètres de longueur, qui a malheureusement disparu.
Poursuivant encore dans la garrigue, en enterré, il débouche sur le Gardon qu'il franchit magnifiquement à près de 50 m de hauteur sur le Pont du Gard.
Ayant passé cet obstacle impressionnant, notre aqueduc continue sur sa lancée, longeant à fleur de terre, les flancs de la garrigue à l'ouest de Remoulins, franchissant sept combes sur d'autres ponts dont le plus grand a malheureusement disparu. Après le château d'eau de Remoulins, longeant toujours la garrigue, en tranchée enterrée, il passe devant Saint Bonnet du Gard qu'il contourne au large pour revenir par derrière, en passant au ras du village. Puis, faisant le tour de la colline, il se dirige alors vers Sernhac qu'il va longer au nord à travers deux remarquables tunnels.
Enfin, redevenu souterrain, suivant la vallée de la Vistre, il se dirige tout droit vers Nîmes en passant devant Bezouce, Saint Gervasy et Marguerittes. Dans ce tronçon, on peut le voir essentiellement au sud-ouest de Semhac, sur le bord de la voie ferrée qu'il coupe à environ deux mètres au-dessous du terrain alentour.
A la fin du parcours, longeant l'autoroute A9, l'aqueduc réapparaît à l'entrée de Nîmes, au niveau de l'ancienne carrière, au nord de l'aérodrome de Courbessac. On le retrouve lorsqu'il traverse à nouveau la voie ferrée, Nîmes/Ales, puis dans la murette d'une propriété. Enfin, il rejoint, en tunnel, le Castellum Divisorium après avoir parcouru 50 km avec une pente maximale de 45 cm/km et une pente minimale de 7 cm/km, la pente étant plus forte en amont du Pont du Gard afin que ce dernier soit le moins élevé possible.
A partir du Castellum, l'eau était distribuée dans la ville grâce à une série de cinq aqueducs secondaires.
En 1827, l'astronome Benjamin Valz, qui découvrit un astéroïde qu'il fera appeler Nemausus, cherchant à déterminer le tracé de l'aqueduc de Nîmes, trouva la trace d'une autre canalisation, semblable à celle de ce dernier, qui partait des environs des jardins de la Fontaine - on ne sait pas où exactement -, et se dirigeait vers le village de Marguerittes, à quelques kilomètres de Nîmes. Valz en déduisit qu'il s'agissait là d'un aqueduc privé qui allait alimenter en eau, la villa d'un riche propriétaire à Marguerittes.
Il s'agit en fait d'un égout dont une trace remarquable de son passage dans la ville - un beau sommet de voute - est visible dans un tunnel passant sous la voie ferrée Nîmes-Alès.