Les nombreux vestiges archéologiques retrouvés indiquent la présence d'une occupation humaine fort ancienne dans tout le Languedoc et, en particulier, dans la garrigue nîmoise que traverse notre aqueduc.
Il y a un million d'années déjà, le fameux Pithécanthrope, brisait (peut-être) des galets sur les rives (de l'époque) du Gardon pour en faire des hachoirs (choppers), premier outil fruste et peu efficace, mais qui sera grandement perfectionné par la suite. Il fait froid, mais l'Homo Erectus a domestiqué le feu; il s'abrite dans les nombreuses grottes qui sillonnent nos vallées. Pour se nourrir, il chasse (fauves, bovidés, cerfs, sangliers), et il cueille des baies sauvages.
Vers -100 000, apparaît dans nos régions, un drôle d'individu, l'homme de Neandertal. C'est une espèce sans avenir mais qui a laissé beaucoup de traces. Le climat s'étant provisoirement adouci, le Neandertalien a déserté les grottes et il suit les troupeaux de bouquetins, sa nourriture préférée. Le soir venu, il s'abrite dans des huttes de branchages.
Vers -55 000, une nouvelle vague de froid recouvre la région et l'homme de Neandertal réintègre les abris sous roche. Mais il disparaît brutalement vers - 35 000.
Apparaît alors, notre ancêtre direct, l'Homo Sapiens Sapiens et avec lui un nouvel animal, le renne, poussé jusque dans nos régions par le froid intense qui caractérise cette période. Cet homme moderne se réfugiera également dans les grottes dont il utilisera parfois les parois pour y graver ou y peindre des signes mystérieux et des représentations d'animaux.
Au fond de la grotte, Labaume Latrone à Russan, on peut voir 7 mammouths, un cheval et un félin et dans la grotte Bayol de Collias, ont été représentés des chevaux, un mammouth, un bovidé et également un félin.
D'autres comme la grotte de Pâques à Collias, nous dévoilent un pan de l'existence de ces hommes : outillages, ils fabriquent des grattoirs en silex pour racler les peaux et des pointes pour mettre au bout de leurs lances ou de leurs couteaux et ils ont créé le propulseur, à la fois ancêtre de l'arc et de la fronde ; restes des repas, le renne bien sûr, mais aussi le cerf ou le bouquetin et parfois du poisson. La grotte de la Salpétriere, vaste abri aménagé, au pied du. Pont du Gard, nous révèle dans une exceptionnelle superposition de 16 couches successives, les différents épisodes de la vie de l'Homme du Bas Languedoc entre -35 000 et - 10 000. A la fin de cette période, le radoucissement des températures va transformer la vie ; le bouleau disparaît et avec lui le renne, la chênaie mixte va peu à peu recouvrir le paysage.
Vers - 6 000, deux apparitions subites, en provenance du Proche Orient, vont changer l'existence de l'homme : le blé et le mouton.
Nouveau compagnon de route, le chien fait lui aussi son entrée dans l'Histoire. Dès lors, les premiers champs cultivés vont surgir dans les vallées et, par conséquent, les premières déforestations ; le chêne blanc va être repoussé vers le nord et le chêne vert, plus tolérant, se contentera des sols pauvres et, plus tard, des cailloux.
L'homme habite dans la plaine, mais ne dédaigne pas les abris rocheux. Il chasse encore, lapins, sangliers, cerfs, il aime les escargots mais le mouton représente, par endroits, la moitié de la nourriture. Les morts sont déposés dans les grottes mais également dans des nécropoles, les corps repliés, peut-être ficelés.
La poterie "cardial" apparaît elle aussi. Elle est appelée ainsi car sa décoration est faite par l'impression d'un coquillage, le Carium Edule.
Vers -2 500, surgissent les dolmens par centaines et les tombes collectives sous tumulus (rares dans la garrigue nîmoise). Les menhirs, notamment celui de l'aérodrome de Nîmes-Courbessac, sont plus récents, peut-être 1 500 av. J.C.
En -2 200, apparaissent les métaux et, d'abord, le cuivre ainsi que la civilisation dite de Fontbouisse (à côté de Sommières), population de pasteurs organisés en villages aux murs de pierres sèches. L'heure du grand défrichement a sonné : abattage des arbres, cultures sur brûlis, razzias des troupeaux de moutons et de chèvres sur les plateaux qui vont irrémédiablement être transformés en une morne garrigue d'où seul réchappera (mais dans quel état) le chêne vert.
L'âge du bronze, -1 800 -800, se caractérise par une chute un peu mystérieuse de la population qui, par ailleurs, abandonne les habitations de plaine et réoccupe les grottes. Les inhumations deviennent individuelles, sous tumulus avec du mobilier, notamment des armes.
Vers l'an 1 000, surgit une peuplade d'agriculteurs venus du nord, les peuples des champs d'urnes qui ont l'habitude d'incinérer des corps puis d'enterrer les urnes remplies des cendres des morts. Cette coutume originale, va devenir très populaire et perdurera encore pendant les premiers siècles de notre ère.
Au VIIIe Siècle avant J.C., arrivent les Celtes avec un métal nouveau, le fer, qui va permettre de gros progrès dans le matériel agricole, d'autant plus que le cheval est maintenant utilisé comme animal de trait.
Au VIIe Siècle, l'homme a dompté le cheval, il le monte et brandit dans sa poigne de fer une épée forgée dans le même métal. Ainsi, une aristocratie guerrière est née qui protège le village pendant que le druide s'occupe des divinités. Le commerce est florissant dans tout le bassin méditerranéen notamment avec les Étrusques, les Phéniciens et les Grecs qui fondent Marseille, Massalia, au VIe Siècle.
A la fin du VIe Siècle avant J.C., un groupe d'individus s'est installé au pied du Mont Cavalier et aux abords d'une source qui n'est pas encore vénérée sous le nom de Nemausus. Cette fontaine, résurgence des eaux contenues dans un énorme bassin souterrain est bien pratique ; elle fournit, à longueur d'année, une eau abondante, et sera le coeur de la vie locale pendant de nombreux siècles. Ces premiers Nîmois habitent des cabanes en bois ; ils cultivent le blé et surtout l'orge ; ils élèvent des porcs, des vaches, des chevaux ; ils chassent le cerf et le sanglier ; leurs troupeaux de moutons et de chèvres ratissent les pentes du Mont Cavalier.
Les restes des amphores étrusques et grecques montrent qu'ils ne vivent pas en autarcie.
Vers le Ve Siècle av. J.C., arrivent probablement d'Allemagne du Sud, les Volques. Une partie de leurs troupes poussera son périple jusqu'à Toulouse (les Tectosages), mais les autres, les Volques Arécomiques, trouvant sans doute la région à leur goût, s'installeront chez nous, se mêlant aux peuplades déjà présentes, les Ibères et les Ligures.
Cette époque, appelée second âge du fer ou période de la Tène, correspond au début d'un âge d'or commercial se traduisant par une augmentation des richesses, et par conséquent de la population. Bien que la plus grande partie de la population vive dans la plaine, les oppida se généralisent. L'oppidum de Nîmes apparaît à la fin du Ve siècle ou au début du IVe. Ces maisons, aux murs de pierres sèches liées à l'argile, sont adossées au premier rempart. La ville se développe lentement.
Mais voilà que vers le début du IIe
siècle avant notre ère, surgissent à l'horizon, les premières troupes d'envahisseurs
belliqueux, les Arvernes et les Ollobroges. Les Volques opèrent alors un repli
général dans les oppida dont les enceintes vont être fortifiées par des
murs faisant souvent plusieurs mètres d'épaisseur.
La tour Magne est
édifiée.
Le décor est
maintenant posé pour une meilleure compréhension de la
société gauloise de l'époque.
La région est aux mains des Volques Arécomiques, fédération des peuplades guerrières, établies dans les oppida et vivant de l'agriculture, de l'élevage et peut-être surtout du commerce. Chaque oppidum est politiquement indépendant et son influence s'arrête aux limites territoriales contrôlées par l'oppidum voisin. Il n'y a pas à proprement parler de nation celte des Volques Arecomiques dont Nîmes serait la capitale. Nîmes est simplement le gros bourg régional qui s'étale au pied du Mont Cavalier autour de la source Nemausus. L'oppidum est donc à la fois ville siège d'un pouvoir local, comprenant les bâtiments publics, les lieux de cultes et les boutiques des artisans et commerçants, et la campagne où logent et travaillent les paysans. Les morts sont incinérés ; les urnes sont déposées dans des trous avec des offrandes, vaisselle en céramique, restes d'aliments (ils croyaient à une vie après la mort) et les armes. Le commerce est intense, et les oppida sont des sortes de marchés où s'arrêtent les caravanes. Les plaques tournantes sont les ports phocéens de Marseille et aussi dAgde. On importe des matières premières, céréales, métaux, de l'ambre et du vin de Grèce ou de Rome, et on exporte des poteries, de l'artisanat, des bijoux en métal et de la verroterie. Nîmes et sa région sont officiellement sous la tutelle grecque de Marseille (accord de Pompée). Les langues celtiques sont transcrites en grec et les premières pièces de monnaies seront à l'image des pièces grecques. L'influence grecque à cette époque est donc totale. Pour s'en convaincre, on peut relire les Histoires Philippiques de Justin (Marcus Junianus Justinus) au IIe Siècle après J.C., qui écrit : "Grâce aux Marseillais, les Gaulois, après avoir déposé et adouci leur barbarie, assimilèrent des usages plus civilisés, apprirent l'agriculture, apprirent à entourer leurs villes de remparts, apprirent à vivre légalement et pas seulement par la force des armes. Ils apprirent aussi à planter la vigne et prirent l'habitude de greffer les oliviers, et une telle splendeur fut imposée aux hommes, que l'on croyait non point voir la Grèce émigrée en Gaule, mais la Gaule transportée en Grèce".
D'ailleurs quelqu'un a dit : "Les Grecs ont créé Nîmes et les Romains en ont fait une capitale".
Mais en 125 avant J.C., les armées romaines, appelées à la rescousse par Marseille aux prises avec, d'une part, les pirates Ligures et, d'autre part, les Salyens d'Aix, alliés aux armées Arvernes et Ollobroges, pénètrent en Gaule et entament une conquête qui se terminera par les victoires de César presque un siècle plus tard. En 121, les Romains ont conquis tout le sud de la Gaule sous la poigne de Cneius Domitieus Ahenobarbus (à la barbe d'airain, cest-à-dire : rousse) qui donnera son nom à la route qu'il construira entre l'Espagne et le Rhône (du Perthus à Beaucaire), la Via Domitia, dont l'autoroute A9 suit encore le tracé. Il s'agit en fait de l'agrandissement de la route grecque existante, la voie Héraklès, qu'avait empruntée Hannibal. Elle est prolongée jusqu'en Italie par la voie Aurélienne. Cette Via Domitia représente un travail considérable mais n'est pas à l'abri des critiques ; ainsi Strabon écrit dans sa "Géographie" : "La ville de Nîmes est bâtie sur la route d'Espagne en Italie et le chemin est commode en été ; il est plein de boue et inondé par plusieurs rivières en hiver, et au printemps on passe certaines de ces rivières en bateau et les autres sur les ponts tantôt en bois, tantôt en pierre".
En 49 av. J.-C., César s'empare de Marseille, Nîmes est déclarée capitale des Volques Arecomiques et, selon Strabon, elle domine 24 cités de même appartenance ethnique, habitées par une population remarquablement nombreuse qui lui paie tribut. Malgré tout, la ville commence à peine à se développer.
L'année 31 avant J.-C., voit la victoire d'Octave sur Antoine et Cléopâtre. En 27, le même Octave, devenu maître de Rome, prend le nom d'Auguste et va développer jusqu'à sa mort, en 14 après J.-C., une politique d'urbanisation intense dans ses colonies et en particulier dans Nîmes, devenue colonie de droit latin, et dont il fait une espèce de vitrine régionale. Ses successeurs continueront d'ailleurs dans ce sens jusqu'à Antonin le Pieux (138-161), né à Lanuvium, à côté de Rome mais dont la famille est d'origine nîmoise.
Lorsque Auguste prend le pouvoir, Nîmes, bien que capitale des Volques Arecomiques, nest qu'une bourgade de quelques milliers d'habitants dont les habitations se répartissent autour de la source vénérée Nemausus, coeur de la cité où aboutissent les voies. Sur les conseils probables de son vieil ami Agrippa, gouverneur des Gaules son homme des " grands travaux " - , devenu son gendre depuis que celui-ci l'avait marié à sa fille Julie, l'Empereur offrit à la cité un rempart monumental, construit en 16 - 15 avant J.-C., de six kilomètres de long, dont on peut encore apercevoir quelques morceaux : Devant l'amphithéâtre (les arènes) se trouve la base d'une tour, puis deux portes : la porte d'Espagne (maintenant porte de France) et la porte d'Arles (maintenant porte d'Auguste) sur laquelle a été trouvée l'inscription : "PORTAS MUROSQUE COLONIAE DAT", (don à la Colonie de ses portes et de ses murs), et enfin la fameuse Tour Magne, tour celte dont les romains avaient doublé l'épaisseur des murs pour l'inclure dans les remparts.
Cette tour antique serait peut-être restée ignorée si au début du XVIIe siècle, un jardinier du nom de Traucat, ne s'était mis à démolir la tour Magne, persuadé qu'un trésor était enfoui à l'intérieur.
Ce rempart
augustéen, de 6,50 m de haut, conférait à la ville une
superficie de 200 hectares, bien plus grande que les autres
villes romaines et sans commune mesure avec la surface habitée.
Il a également
beaucoup été question de l'arrivée des vétérans de la guerre
d'Égypte parce que sur une pièce de monnaie frappée à Nîmes,
figurait un crocodile attaché à un palmier. Or, d'après
larchéologue J.L. Fiches, il ne s'agit là que d'un
élément de la propagande augustéenne, et le fait que ces
pièces aient été frappées à Nîmes n'en faisait pas des
pièces nîmoise car leur aire de circulation a largement
débordé le pays des Volques Arecomiques. Rien ne prouve
l'arrivée massive de ces anciens soldats.
Il n'y a donc pas eu de flambée de la population nîmoise et J.L. Fiches, encore, estime que la Nîmes romaine, même aux plus beaux jours (IIe siècle), n'a jamais atteint 20.000 habitants.
Sous Auguste ont également été construits la Maison Carrée et quelques autres monuments autour du Forum et ailleurs, aujourd'hui disparus. Le bassin de la source sacrée a été l'objet d'un bel aménagement car le culte de Nemausus est toujours très vivace. Dans les décennies qui vont suivre, de nombreux monuments seront édifiés, certains encore présents comme l'amphithéâtre bâti en 80 après J.-C. (et peut-être plus tard) et le mystérieux "Temple de Diane" au IIe siècle. D'autres, en particulier les thermes, ont disparu. La Nîmes Gallo romaine a compté neuf établissements de bains publics dont un au halles, contemporain de l'aqueduc. La population a bien sûr augmenté, les habitations aussi, or les fouilles de sauvetage de ces dernières années ont permis de compter 60 puits romains répartis dans la ville (la nappe phréatique n'est qu'à quelques mètres de profondeur). Il se pourrait même que chaque habitation ait eu son propre puits, ce qui signifierait que la population nîmoise n'a jamais eu besoin de l'eau de l'aqueduc, surtout sous Auguste.
En fait, il est maintenant certain que l'aqueduc a été édifié au premier siècle de notre ére, comme l'attestent plusieurs éléments. D'abord, le Pont du Gard lui-même, dont le style architectural est considéré comme plus évolué que les ponts de l'époque d'Auguste, le fait que les différents tessons, poteries, pièces, trouvés sur le parcours soient tous du Ier siècle après J.-C. et au-delà. Ensuite, les fameux tunnels de Sernhac dont les visiteurs curieux d'aujourd'hui peuvent se demander pourquoi on les a creusés dans ces falaises alors qu'il aurait été si facile de longer celles-ci à l'extérieur. Ces carrières encore visibles datent de l'époque d'Auguste et c'est pour les contourner qu'il a fallu creuser ces tunnels, ce qui implique la postériorité de l'aqueduc par rapport aux carrières. Enfin, le fait que les pièces de monnaie trouvées dans le réservoir d'arrivée de Nîmes, le Castellum Aquae, ne sont jamais antérieures au règne de Claude, 41 - 54 après J.-C., peut indiquer que la construction de l'aqueduc de Nîmes, construction qui a du s'étendre sur une quinizaine d'années, a débuté sous le principat de celui-ci à qui l'on doit d'ailleurs lédification de deux des plus grands aqueducs de Rome, l'Aqua Novus et l'Aqua Claudia.
Quoi qu'il en soit, une fois décidée la construction de l'aqueduc, il a fallu s'enquérir de l'existence d'une source satisfaisant aux conditions suivantes : elle doit être pérenne et située plus haut que le réservoir d'arrivée. L'eau doit être très pure et en quantité suffisante. Elle doit être, pour des raisons financières, le plus proche possible du point d'utilisation et son cheminement jusqu'à ce dernier ne doit pas rencontrer d'obstacles insurmontables. Les nouvelles études sur l'aqueduc de Nîmes, entreprises ces dernières années nous renseignent à ce sujet. Il apparaît que la Fontaine d'Eure, au pied d'Uzès, offre les meilleures possibilités à tous les points de vue, ce qui prouve qu'une étude très sérieuse avait été entreprise quant au choix de la source. L'eau de la Fontaine d'Eure s'avère en effet tout à fait propre à la consommation et offre, en plus, un important débit de 430 l/seconde en moyenne avec un minimum de 130 1/s. et un maximum de 2500 1/s. La source se trouve à une altitude de 76 mètres et le départ de la canalisation à 71, 128 mètres, soit 12 mètres plus hauts que le réservoir (58,945 mètres). Elle se trouve à 20 km à vol d'oiseau de son lieu de destination. De plus, aucune autre source n'est disponible à moins de 40 km.
L'itinéraire lui-même dénote une connaissance parfaite du terrain, permettant de profiter au maximum de ses caractéristiques. L'aqueduc cheminera enterré dans les terrains meubles, à ras de terre ou en hauteur sur les sols rocheux.
L'aqueduc proprement dit, ou spécus en latin, se présente de la façon suivante. Sur un terrain aménagé, on coule un radier en béton de 0,40 m d'épaisseur et d'une largeur moyenne de 2 mètres, celle-ci pouvant varier légèrement. Sur les bords de ce radier, sont élevés deux pieds-droits de 0,40 m d'épaisseur, maçonnerie en petit appareillage de calcaire coquillier extrait des carrières de Vers, et dont les faces formant le mur de la conduite ont été arasées afin de le rendre lisse. L'extérieur des murs de l'aqueduc a été entièrement couvert, sauf lorsqu'il chemine enterré, d'un parement en moellons de calcaire coquillier. Les deux pieds-droits s'élèvent à 1,15 m de hauteur et sont voûtés en plein cintre, de telle sorte que la hauteur intérieure maximale soit de 1,80 m ce qui permettait à une personne de se déplacer debout à lintérieur de la canalisation.
Pour assurer létanchéité de la conduite, les parois internes sauf celles de la voûte et du radier, ont été recouvertes d'une couche d'enduit de 4 cm d'épaisseur en mortier de tuileaux, mélange très fin de chaux grasse (du calcaire blanc et pur de carrière) et de petits morceaux de tuiles ou de poteries concassées. Le fond est constitué dune fine couche dun béton de petits agrégats liés au mortier de chaux et lissé. Enfin, les pieds-droits sont recouverts d'une pellicule de cette peinture spéciale, rouge brun, à base d'oxyde de fer. L'angle entre le radier et les pieds droits est étanché par un solin en quart de rond.
Malheureusement, le fait de n'avoir pas étanché le sol de la conduite est une grave erreur qui a entraîné un suintement bien visible aujourd'hui sur une grande partie de l'aqueduc.
A gauche, une ouverture utilisée pour l'entretien a été pratiquée dans la voûte de l'aqueduc qui chemine ici à fleur de terre.
A
droite, l'aqueduc, ici en tunnel au début de son périple, ne
présente pas de concrétions car l'eau est pure et la pente plus
accentuée.