Les
plus anciens temples de Java se montrent à 2093 m d'altitude, à
26 km au nord ouest de Wonosobo près du G. Nagasari. La plus
ancienne inscription date de 809. Là, dans ce lieu grandiose, au
milieu de nulle part entre des lacs aux eaux colorées et des
étendues de souffre bouillonnant et jaillissant des profondeurs
de la terre surgissent 8 petits temples perdus dans ce décor
insondable. Dieng viens de "Di Hyang", la demeure des
dieux, et on comprend pourquoi. C'est une forge dans les nuages.
Ce lieu était sacré dès la préhistoire et parmi les objets
révélés par les fouilles, il y a un tambour de bronze.
C'était un centre de pèlerinage très connu où venaient même
des étrangers, et il faut l'imaginer au IXe
s quand il y avait une centaine de temples, avec les monastères,
les moines, les serviteurs, etc.
Ces temples sont tous des lieux de culte religieux, aucun roi n'y est glorifié. Ils ressemblent très fortement aux temples de Mahaballipuram, le port de la dynastie Pallava, au sud de Madras en Inde. Ils sont construits en pierre sur le modèle des temples en bois plus anciens (on pense que les premiers temples de Java date du Ve s) qui ont disparu, mais dont on peut voir des illustrations sur certains panneaux du Borobudur. Bien que petits, ces temples sont déjà bâtis avec une technique très élaborés.
L'édification des temples a commencé avant 750 avec une première série de temples comprenant les Candi Arjuna, Semar, Puntadeva et Gatokaca. Une vingtaine d'années après, on a construit les Candi Srikandi et Sembrodo, et refait le Candi Puntadeva. En 850, le Candi Gatotkaca a été repris ainsi que le Candi Bima. Les niches extérieures de ces temples, à part les Candi Srikandi et Bima, devaient contenir les images de Durga, Ganesha et Agastya. Ces temples n'ont pas de reliefs en dehors des têtes de Kala et des Makara. Les noms des temples de Java ne sont pas d'origine, ils ont été donnés au siècle dernier.
Le site de Dieng a été occupé jusqu'à XIIIe s, époque ou un temple, en tout point identique à ceux, contemporains, de Java-est, a encore été construit ici.
Alors que les
Candi Sembrodo, Puntadeva, Srikandi, et Arjuna sont alignés, celui-ci
est tout seul devant le Candi Arjuna. Il contenait certainement la statue
de Nandi, la monture de Shiva. Il est lié au Candi Arjuna, le temple
de Shiva auquel il fait face.
Date: début VIIIe.
Le plus ancien temple du groupe avec Candi Semar auquel il fait face.
C'est le plus grand du groupe des cinq ; il est presque entier ; il lui manque
juste le sommet de son toit pyramidal à gradins. Le Candi Arjuna a été
construit sur le modèle des temples de Mahaballipuram en Inde du sud.
Les statues ont
disparues des niches, mais on peut admirer les belles têtes de Kala.
Candi
Srikandi :
Ce temple date
du début du VIIIe. Sa décoration extérieure est très
originale puisqu'elle n'est pas consacrée à la "famille" de Shiva,
mais présente des reliefs des trois grands dieux de l'Inde : Shiva sur le panneau
est, Vishnu sur la face nord, et Brahma du coté sud.
Cette
structure comporte une deuxième originalité, avec le Candi Dworovati,
car ils ont des piliers octogonaux presque dégagés, ce qui ne se retrouvera
nulle part ailleurs à Java.
Construit en 750.
Identique au Candi Arjuna, mais il lui manque une partie de la superstructure.
Construit en 750.
Ce temple a été le dernier du groupe des Pandava à être construit. Il
est bâtit selon un modèle de plan cruciforme, original à cette époque, mais
qui sera en faveur plus tard, par exemple au Candi Sewu et aux autres
temples à sa proximité, lorsque se développera le culte des cinq Jina.
La superstructure a disparue.
La première construction
date du début du VIIIe s. Cent ans après, un nouveau
soubassement a englobé le premier. Il supportait un deuxième temple, aujourd'hui
détruit.
Candi
Setiaki :
Ce
temple, partiellement retapé car il manque la superstructure se trouve
entre la route qui conduit au museum de Dieng et le Candi Semar. On peut l'atteindre
par ces deux cotés.
Devant
lui, on peut voir la base d'un autre temple, peut-être celui de la monture
de Shiva, auquel le temple principal était, probablement, dédié.
Le temple date de 750, mais il a été remanié au début du IXe s, certainement par les Sailendra qui en ont fait un monument de type bouddhique construit sur le modèle des temples de l'Orissa en Inde.
Ce monument se trouve sur le coté opposé aux autres par rapport à la route principale, au nord du site. C'est un temple identique au Candi Gatotkaca.
Outre les habituelles figures de Kala/makara, on peut y voir quelques autres décorations.
Candi
Paresekit :
Non
loin du Candi Droworati, du même coté de la route, se trouvait
un autre temple, qui a entièrement disparu aujourd'hui, mais dont il
reste une vieille photo jaunie datée de 1890.
En
dehors des temples, le site de Dieng est un véritable chantier de fouilles
dans tous les azimus car chacun essaie de lever le secret de ce très
vieux site de culte perché à 2000 m d'altitude et au bout du monde.
De
nombreuses terrasses, en particulier, ont été dégagées
:
Le
bassin :
A l'entrée de Dieng, on peut voir un bassin dont la structure de base est contemporaine des temples.
Candi
Wisanggeni :
En
2013, un photographe voulant photographier un coucher de soleil sur Dieng depuis
le sommet d'une montagne entourant le village, a découvert les restes
d'un temple, à 2500 m d'altitude. Rappelons que les temples sont déjà
à plus de 2000 m.
Il
s'agit, apparamment, de la toiture d'un candi qui émergeait de la surface
du sol, ce qui peut laisser penser que le reste du temple est encore dessous.
Je
n'ai malheureusement pas pu aller le voir (2 heures de marche, avec un guide
pour ne pas se perdre, dans la montagne, pour y accéder, parait-il) par
manque de temps, aussi les seules images que j'en ai sont celles qu'ont publiées
quelques journaux locaux lors de la découverte.
En
voici une publiée sur le site Merdeka.com :
Dieng
Museum Kailasa :
Un
beau musée avec un très bel ensemble de statues et autres sculptures
trouvées sur le site, immense, de Dieng, qui sont présentées
ici.
Il
faut garder à l'esprit que le site de Dieng a été utilisé
comme lieu de culte pendant de nombreux siècles, jusqu'au XIe siècle,
sinon plus tard encore, ce qui explique le très grand nombre d'objets
retrouvés.